Avec notre correspondant à Moscou, Anastasia Becchio
« Bravo, vous travaillez bien ! ». Cette petite phrase, lancée sur un ton sarcastique par Vladimir Poutine à Sotchi, en février dernier, avait scellé le sort d’Akhmed Bilalov : l’homme d’affaires était remercié, accusé d’être le principal responsable du retard pris dans la construction du complexe de saut à skis des JO 2014.
Dans la foulée, Akhmed Bilalov a également été prié de quitter la présidence de la Compagnie des stations de ski du Caucase du Nord. Une entreprise à laquelle est associée la Caisse française des dépôts et consignations.
Dépenses « infondées »
Selon le parquet russe, les contrôles menés sur l'utilisation de fonds par la société chargée de construire des stations de ski dans les républiques musulmanes instables du sud de la Russie ont révélé « des dépenses infondées » de la part de la direction.
Ainsi, 70 000 euros ont été dépensés en frais d’hébergements et de transports à Londres, où Akhmed Bilalov n’a séjourné que quatre jours, pendant les derniers Jeux olympiques.
Le service de presse du ministère russe de l’Intérieur a fait savoir que Bilalov se trouvait actuellement à l’étranger, en Allemagne. Le mois dernier, un journaliste du journal Izvestia avait débusqué l’homme d’affaires dans une clinique des environs de Baden-Baden. Il était alors dans un établissement spécialisé, entre autres, dans le traitement des dépressions et des névroses.