Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
A première vue, les Alliances françaises, qui ont pour vocation de diffuser la culture francophone, n’entrent pas dans le cadre de la loi sur les « agents de l’étranger ». Plusieurs de ces associations ont pourtant reçu la visite d’inspecteurs, tout comme les fondations allemandes Friedrich Ebert et Konrad Adenauer.
Le ministère de la Justice a précisé que la campagne de vérification était menée pour s’assurer que l’activité des ONG se faisait en conformité avec la loi russe. Une loi qui a été modifiée à la fin de l’année dernière et qui oblige désormais les ONG bénéficiant d'un financement étranger et ayant une activité politique à se faire inscrire sur un registre « d'agents de l'étranger », ce que refusent les responsables d’associations les plus actives dans la défense des droits de l’homme.
C’est le cas de l’association d’aide aux réfugiés Civic Assistance, ou d’Human Rights Watch (HRW) dont les locaux ont fait l’objet de contrôles inopinés ce mercredi. Depuis le début de cette vaste campagne, perçue comme étant une opération d'intimidation par les principaux concernés, 90 ONG ont été contrôlées dans 47 régions, de Saint-Pétersbourg à l'Extrême-Orient en passant par la Tchétchénie.
Des représentants de la justice et du fisc ont également visité les locaux de Transparency International (TI) à Moscou ce mercredi et en sont ressortis avec des documents que l’association avait déjà fournis, il y a moins d’un mois, à d’autres représentants du ministère de la Justice.