Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Des employés du parquet et du fisc se sont présentés ce lundi 25 mars au matin dans les locaux de l’antenne moscovite d’Amnesty International. Ils ont réclamé de nombreux documents, allant des statuts de l’association à une copie du passeport du responsable de l’ONG à Moscou.
Au même moment, d’autres employés des administrations russes investissaient les locaux de l’association Pour les droits de l’homme. Des visites accompagnées à chaque fois d’une équipe de la télévision pro-Kremlin NTV, qui fait des documentaires dénonçant l'opposition et les militants des droits de l'homme l’une de ses spécialités. Au total, 38 ONG ont été soumises à de tels contrôles en quelques jours dans 15 régions du pays, selon Pavel Tchikov, le responsable de l’association de juristes Agora.
Le ministère de la Justice a précisé que ces vérifications étaient liées à la loi entrée en vigueur à la fin de l’année dernière qui oblige les ONG bénéficiant d'un financement étranger et ayant une activité politique à se faire inscrire sur un registre spécial « d'agents de l'étranger ». Ce que refusent la plupart des associations les plus en vue. Mais les ONG ne savent pas s'il s'agit là de simples pressions ou d'une campagne en vue de leur fermeture.