Financements étrangers des ONG: Vladimir Poutine fait un pas vers l'apaisement

Le président de la Fédération de Russie se dit prêt à revoir une série de lois controversées adoptées ces derniers mois, et notamment celle qualifiant « d'agents de l'étranger » les ONG bénéficiant de subventions étrangères. Vladimir Poutine a présidé la première réunion du nouveau Conseil consultatif pour les droits de l'homme. L’occasion de faire des déclarations qui tranchent avec le discours tenu ces derniers mois.

Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio

Une imprimante qui s’est emballée : telle est l’image employée par un observateur de la vie politique russe pour qualifier l’empressement avec lequel la Douma a sorti une série de lois plus répressives les unes que les autres.

Aujourd’hui, le président russe donne l’impression de vouloir suspendre l’activité de cette machine folle. Vladimir Poutine propose tout d'abord de revoir la loi qui oblige les ONG financées par des fonds étrangers à s’enregistrer en tant qu’agents de l’étranger. « Tout ce qui n’est pas lié à la politique doit être exclu du cadre de cette loi », a souligné le président.

Un autre texte suscite l’inquiétude des défenseurs des droits de l’homme. Il s'agit du projet de loi condamnant l'offense faite aux sentiments des croyants. Vladimir Poutine va demander à la Douma de « ne pas se dépêcher » d'adopter un texte en ce sens. Le président a aussi promis de se pencher sur la question de la diffamation, et il n'exclut pas de revenir sur la décision de fermer tous les programmes du Fonds des Nations unies pour l'enfance.

Enfin, il a promis d'analyser attentivement la loi élargissant les notions d’espionnage d’Etat et de haute trahison, qu'il doit parapher. Rien ne dit toutefois, comme le souligne le quotidien MK, qu'après mûre réflexion, le président ne décide que « la loi est bonne et qu'elle n'a nul besoin d'être corrigée ».

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