Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Parmi les dizaines de militants venus protester devant le Comité d'enquête : le chef du Front de gauche. Sergueï Oudaltsov a été entendu en qualité de suspect dans le cadre de cette affaire de préparation de troubles massifs, dans laquelle Léonid Razvozjaev a livré des aveux, selon les enquêteurs.
Sergueï Oudaltsov refuse cependant d'y croire. « On revient aux temps du totalitarisme, lorsqu'on pouvait arrêter, battre les gens, uniquement pour leur activisme politique, dénonce l'opposant. Je suis sûr que Léonid Razvozjaev a été soumis à de sévères tortures. Il n'a pu se compromettre et discréditer les autres que sous la torture. »
Le bureau du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à Kiev a confirmé que Léonid Razvozjaev était venu se renseigner sur le statut de réfugié politique, avant de disparaître. Le député d'opposition Ilia Ponomarev, dont M. Razvozjaev est l'assistant parlementaire, estime que cet enlèvement et la visite à Moscou du président ukrainien ne sont pas sans coïncidence.
Selon lui, « il y a sûrement eu des accords en coulisses, sur fond d'histoire de gaz. Ce sont vraisemblablement les collègues russes qui ont commis l'enlèvement, mais je pense que la partie ukrainienne était au courant. »
Le porte-parole du Kremlin a affirmé que le sujet de l’opposant Razvozjaev n’avait pas été évoqué lors de l’entretien entre le président russe et son homologue ukrainien.