Avec notre correspondant à Bruxelles, Quentin Dickinson
A l’examen détaillé il n’y a pratiquement rien de commun entre le Luxembourg et Chypre, si ce n’est dans chacun des deux pays un volume de dépôt bancaire très supérieur au PIB du pays.
A Chypre les banques ont grossi démesurément. D’abord, à la suite de l’exportation de tous les trafics levantins pendant la guerre civile au Liban et plus récemment par le transit de fonds russes en quête de respectabilité.
Les banques chypriotes sont davantage des guichets et des coffres que des conseils en placement, et les investissements d’une certaine ampleur qu’elles ont effectués, sont allés se perdre dans les produits toxiques en Grèce.
L'économie luxembourgeoise plus diversifiée
Par contraste, les 140 banques internationales au Luxembourg ont abandonné ce modèle économique depuis une bonne vingtaine d’années, et proposent à leur clientèle, d’ailleurs bien plus variée que celle de Chypre, des produits financiers stables, dans le respect des normes comptables et bancaires de l’Union européenne.
Contrairement à Chypre, dont la seule autre ressource est le tourisme, le Luxembourg dispose d’une industrie et d’une agriculture rentables, ayant toujours su se restructurer avant les crises et pas pendant celles-ci.
Enfin, le Grand-Duché n’a une dette publique cumulée que de 20 % du PIB, un déficit courant inférieur à 3 %, et est toujours coté triple A par les agences de notation.