Le groupe européen EADS veut s'émanciper de la tutelle des Etats

Les actionnaires d'EADS -le groupe d'aéronautique et de défense- doivent approuver ce mercredi une réforme des statuts du groupe. La modification devrait permettre au groupe de voler de ses propres ailes et à l'allemand Daimler et au français Lagardère de sortir du capital d'EADS comme ils le souhaitaient.

La réforme se serait imposée dès octobre 2012 après la fusion avortée entre EADS et le fabriquant d'armes britanique BAE system, une fusion bloquée par l'Allemagne et qui a, du même coup, mis en avant une évidence. Pour s'épanouir, le groupe doit s'émanciper et devenir enfin une entreprise « normale », c'est à dire à même de négocier, d'investir sans s'attirer les foudres des Etats actionnaires l'Allemagne, la France et l'Espagne.

Et voilà donc EADS en pleine mue, treize ans après sa création. Tout d'abord, une nouvelle répartition actionnariale est votée : la France et l'Allemagne seront sur un pied d'égalité, chaque pays ayant 12% des parts, d'un autre côté, 72% du capital reste flottant. Les Etats n'auront donc plus leur mot à dire, ni sur les nominations, ni sur les décisions industrielles du groupe.

Ensuite, le conseil d'administration du groupe est remanié, renforcé, il en ressortira plus indépendant. EADS pourra s'appuyer sur le succès d'Airbus -de loin sa principale filiale avec 68% des ventes du groupe- sans pour autant négliger ses autres activités. La défense notamment ; c'est un levier de croissance impressionnant, notamment dans les nouveaux géants politiques qui cherchent à s'armer, comme l'Inde.

Enfin, l'entreprise EADS nouvelle formule est enfin être libre d'investir où elle le souhaite et pourra s'appuyer pour cela sur une trésorerie solide qui se montait à 12,3 milliards d"euros fin 2012.

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