Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
« Je ne me laisse intimider par rien ni personne ». Le ton du grand argentier allemand Wolfgang Schäuble traduit l’irritation pour ne pas dire l’énervement qui règne à Berlin. Vendredi 22 mars 2013, les députés conservateurs ont eu une réunion d’information à huis clos avec Angela Merkel, une chancelière d’ordinaire très placide et cette fois plus que remontée contre Chypre.
Les deux responsables allemands ont réitéré leur volonté de venir en aide à Nicosie. Mais ils exigent que les efforts demandés en contrepartie aient lieu. « Les règles doivent être respectées, l’aide doit faire sens et les solutions retenues doivent s’en prendre à la racine du mal » a martelé Wolfgang Schäuble dans une interview au journal dominical Welt am Sonntag.
Maintenir la pression
Les incertitudes ambiantes conduisent le ministre des Finances allemand à se montrer prudent sur la possibilité d’arriver à une solution. La pression sur Nicosie doit aussi être maintenue. « Je ne peux absolument pas vous dire avec certitude si l’Union européenne acceptera d’aider Chypre » estime Wolfgang Schäuble. Et même en cas d’accord, le ministre ne promet pas de lendemains qui chantent sur l’île : « Le pays a un chemin difficile devant lui, quoiqu’il arrive ».