Avec notre correspondant à Nicosie, Michel Picard
Le patriarche Chrysostomos avait déjà, dimanche dernier dans son sermon, évoqué la possible sortie de Chypre de la zone euro. « Ce ne serait pas la pire des solutions », avait dit le primat de l'Eglise orthodoxe de Chypre.
Et même s'il se déclarait fermement attaché à ce qu'il appelle la « famille européenne », il n'avait pas hésité à critiquer la manière dont Bruxelles agit envers la petite île.
Connu pour ses propos nationalistes, c'est aujourd'hui l'un des rares dirigeants de ce niveau à évoquer explicitement un retour à la livre. Mais cette éventualité est régulièrement évoquée ces derniers jours au sein de la société. 98% des Chypriotes sont orthodoxes. La parole de l'archevêque est respectée, très écoutée à Chypre. Au niveau politique, les présidents ont l'habitude de consulter régulièrement le patriarche sur les sujets de société.
Depuis une semaine, l'archevêché met tout poids dans la balance pour sauver les négociations avec Bruxelles. Considérée comme le premier propriétaire foncier de l'île, l'Eglise détient des participations dans les secteurs bancaire et hôtelier. Elle est actionnaire de KEO, la marque de bière nationale, qui commercialise également du vin.