Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion.
Depuis l’officialisation de ces négociations secrètes avec le PKK fin décembre, le processus de paix devant mettre un terme à 30 ans de conflit armé a beaucoup mûri, au point que la proclamation de ce cessez-le-feu, largement annoncée, ne constitue même plus une surprise ni une étape majeure dans la feuille de route.
Rien ne semble entraver la résolution du conflit
En effet, ni l’assassinat de trois responsables du PKK à Paris en janvier, ni non plus les récentes fuites sur les entretiens entre députés kurdes et le chef rebelle emprisonné Abdullah Öcalan n’ont fait dérailler le plan de paix. Dernier signe de cette bonne résolution de part et d’autre : la libération la semaine dernière de sept soldats et d’un fonctionnaire turc retenus prisonniers depuis 18 mois par la rébellion. La résolution du conflit prend donc un « tour positif », confiait récemment Abdullah Öcalan, évoquant un désarmement « rapide » et « évitant toute perte humaine ».
Du côté du gouvernement également, on a du mal à cacher son optimisme et plusieurs hauts responsables, comme le Premier ministre lui-même, saluent déjà l’esprit du Newroz -qui pourrait même devenir jour férié !- comme une première victoire sur le chemin de la paix. La phase qui suit, et notamment les trois prochains mois, puisque le retrait total du territoire turc par les rebelles devrait s’achever au début de l’été, n’en est pas moins délicate, puisqu’il s’agira, notamment, de négocier le sort d’Öcalan lui-même, qui rêve de sortir de prison, contre le dépôt définitif des armes et le départ en exil de tous les rebelles.