Le point central de cette très délicate négociation touche bien sûr à l’arrêt de la violence, et donc au degré de confiance entre les deux parties en présence. Au lendemain d’une nouvelle attaque rebelle contre un poste de l’armée, le Premier ministre Tayyip Erdogan a prévenu que pour lui, l’accord de paix en cours de discussion devait avoir pour préalable le dépôt des armes et le départ des chefs militaires rebelles du territoire turc.
Une posture bien légitime, visant à rassurer l’opinion publique, mais qui n’en donne pas pour autant la moindre information sur les termes du futur accord. Un accord, d’ailleurs, dont le cadre même est encore loin d’être défini. La formation parlementaire kurde BDP, (Parti pour la paix et la démocratie) dont deux élus ont pu rencontrer le chef rebelle la semaine dernière, dit elle-même qu’on n’en est encore qu’aux préparatifs.
Ce plan vise bien sûr au désarmement de la rébellion, à l’exil et à l’impunité de ses dirigeants militaires, mais pour le reste, personne n’en connaît d’autre détail.
Une réforme du code pénal en cours laisse entrevoir un allègement des conditions de détention d’Abdullah Öcalan, mais c’est tout ce que l’on sait ou peut-on prédire. Or, dans ce contexte de méfiance, beaucoup craignent un « sabotage », comme dit la presse, qui pourrait tout faire capoter.