Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
« Un éléphant dans un magasin de porcelaines ». Voilà comment Dmitri Medvedev qualifie les décisions de l’Union européenne et de la Commission européenne concernant la crise financière chypriote. « J’ai le sentiment, confie le chef du gouvernement russe à l’agence Interfax, que toutes les erreurs possibles dans cette situation ont déjà été commises. J'espère qu'en fin de compte la solution adoptée sera la plus réfléchie possible et permettra à la fois d'aider Chypre et de ne pas détériorer nos relations avec l’Union européenne ».
Moscou a réagi très vertement au plan de sauvetage européen qui voulait imposer une taxe sur les dépôts bancaires, qui aurait mis à contribution de nombreuses fortunes russes. Dmitri Medvedev a également reproché à l’Union européenne d’avoir tenu la Russie à l’écart des négociations, alors que des banques et de nombreux hommes d'affaires russes détiennent des actifs sur l'île.
Un manque de concertation dénoncé également par Anton Silouanov, le ministre russe des Finances, qui s’est entretenu avec son homologue chypriote venu solliciter l’aide de Moscou. Michalis Sarris souhaite attirer des investisseurs et obtenir une extension du crédit de 2,5 milliards d'euros accordé par la Russie en 2011. Les négociations de ce mercredi n’ont pas permis de faire avancer les choses. Elles doivent se poursuivre ce jeudi.