Chypre: le Parlement rejette le plan de sauvetage de l'Union européenne

Le Parlement chypriote a rejeté mardi 19 mars un plan de sauvetage, très impopulaire, conclu samedi avec l'Eurogroupe et censé éviter une faillite de l'île, par 36 voix contre, 19 abstentions et aucune pour.

« Le projet a été rejeté », a affirmé le président du Parlement, Yiannakis Omirou. Le vote contre le plan qui prévoit une taxe exceptionnelle et sans précédent sur les dépôts bancaires a été accueilli par une explosion de joie par des milliers de manifestants réunis devant l'Assemblée. « Chypre appartient à son peuple », « Un peuple uni ne sera jamais vaincu », scandait la foule.

Selon les médias locaux, le gouvernement chercherait à présent à renégocier les termes de l'accord avec la troïka (Union européenne, Fonds monétaire international et Banque centrale européenne) et tenterait en même temps de trouver d'autres moyens d'assurer les 5,8 milliards d'euros requis en contrepartie d'un prêt de 10 milliards d'euros de la zone euro et du FMI.

Parmi les options, Chypre pourrait envisager l'émission d'obligations, de restructurer les banques et tenter d'attirer plus d'investissements russes, selon les médias.

Le président chypriote, Nicos Anastasiades, élu il y a un mois seulement, devait s'entretenir dans la soirée au téléphone avec la chancelière Angela Merkel et se réunir avec les chefs de partis mercredi à 07H00 GMT.

Le plan de sauvetage prévoyait, en contrepartie d'un prêt de 10 milliards d'euros de la zone euro et du FMI pour l'île au bord de la faillite, une taxe exceptionnelle de 6,75% sur tous les dépôts bancaires de 20 à 100 000 euros et de 9,9% au-dessus. Ce projet, conclu à Bruxelles samedi à l'aube, comprenait à l'origine une ponction de 6,75% pour les dépôts jusqu'à 100 000 euros mais devant le tollé général provoqué par ces taxes, Chypre a finalement décidé d'exonérer les dépôts de moins de 20 000 euros.

Cette mesure inédite de prélèvement devait rapporter 5,8 milliards d'euros. Sur l'île, les banques, fermées depuis samedi, le resteront jusqu'à jeudi, les autorités redoutant une ruée sur les guichets de clients en colère. La Bourse a annoncé la suspension de ses échanges mardi et mercredi.

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