Avec notre correspondant à Chypre, Michel Picard
L'intervention du président Anastassiades n'a rien changé. Sa position est la même : la taxe sur les comptes bancaires est le seul moyen selon lui d'éviter la faillite. Au lendemain de son allocution, les journaux chypriotes ont surtout retenu la gravité de la situation, et insistent sur le fait qu'il assume un choix difficile mais nécessaire.
Son initiative n'a donc pas fait retomber la colère des Chypriotes qui ont prévu de manifester aujourd'hui devant le Parlement.
Même si, et c'est important de le souligner, ce lundi est férié en raison de l'entrée en Carême des orthodoxes. Traditionnellement, Nicosie se vide donc littéralement de ses habitants qui vont passer la journée à la campagne.
Le président a conclu son message télévisé en direction des parlementaires indécis, qualifiant de « très douloureuse » la mise en place d'une taxe sur les comptes bancaires à Chypre. Il s'agit selon lui du pire moment depuis la guerre de 1974, mais il a insisté sur l'absence de choix qui se présente aux Chypriotes.
S'il n'avait toujours pas de majorité hier soir, les négociations ont du être intenses cette nuit, et il semblerait qu'il puisse obtenir mardi les voix nécessaires.
La réponse sur ce dernier point sera en effet donnée ce 19 mars dans l'après-midi, le débat parlementaire initialement prévu lundi ayant été une nouvelle fois reporté. En attendant, les banques demeurent fermées et elles le resteront jusqu'au vote du texte, demain ou plus tard si nécessaire.
D'une façon générale, c'est encore le flou complet qui domine ici, à Nicosie.