Avec notre correspondant à Bruxelles, Quentin Dickinson
A l’issue de la réunion téléphonique de l’Eurogroupe lundi 18 mars, les choses paraissaient claires : objectif réaffirmé d’une contribution chypriote de 5,8 milliards d’euros, en sus des dix milliards promis par l’Union européenne et par le FMI, exemption du prélèvement obligatoire pour les comptes crédités de moins de 100 000 euros – 100 000 euros, c'est-à-dire le plafond de la garantie absolue des dépôts en Europe – et surtaxe des comptes de plus de 500 000 euros.
Mais ce mardi matin, tout paraît remis en cause, le gouvernement chypriote hésitant à soumettre le projet au Parlement, où le risque est en effet réel, qu’il n’obtienne pas la majorité. Il est vrai que depuis une semaine, les autorités, tant chypriotes qu’européennes, font la démonstration d’une communication politique calamiteuse.
Alors comment faire pour trouver les 5,8 milliards, sans toucher aux petits épargnants, pour les quelque 80 000 retraités britanniques à Chypre, dont le sort déchaîne l’ire de la presse Outre-Manche, et sans faire fuir les capitaux, bien souvent d’ailleurs, d'origine suspecte ?
La réponse, dit-on ici, pourrait bien venir d’une aide financière supplémentaire de Moscou, avec par exemple, un droit de préemption sur les réserves pétrolières chypriotes, dont la prospection en mer doit débuter prochainement. Ce serait l’occasion en tout cas, pour Vladimir Poutine, de jouer un très bon coup diplomatique.