Avec notre correspondant à Nicosie, Michel Picard
Une fois passée la fierté d'avoir tenu tête à Bruxelles par le rejet du plan de sauvetage, cette journée du mercredi 20 mars s'est déroulée dans un grand silence de la classe politique. Très peu d'informations ont filtré sur les consultations à tout va que mène le président chypriote, qui a rencontré les chefs des partis politiques, les chefs de l'Eglise et les membres de la troïka.
La possibilité de privatiser les fonds de pension et de fusionner les banques se révèlent insuffisante. Nicosie a tenté d'infléchir la position des bailleurs de fonds pour introduire davantage de souplesse dans les contreparties aux 10 milliards d'euros. Pour l'heure, il lui faudra pourtant bel et bien trouver les 5,8 milliards d'euros.
Beaucoup d'espoirs résident à Moscou
Les parlementaires n'ont pas caché qu'ils attendaient beaucoup de la visite du ministre de l'Economie à Moscou. Ils refusent de se prononcer sur un nouveau texte avant d'étudier les propositions d'aide en provenance de Russie.
Plus que jamais, en coulisse, le gouvernement est divisé entre l'Europe et la Russie, dans l'attente de la part de chacune de ces deux parties de propositions viables pour la mise en place d'un « plan B ».
Mais la Russie ne décolère pas. Les oligarques russes avaient été les principaux visés par les taxes sur les prélèvements bancaires. Le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, estime d’ailleurs que « toutes les erreurs possibles » ont été commises dans l'approche de la crise financière à Chypre. Il réclame une approche « réfléchie », pour ne pas nuire aux relations entre la Russie et l’Union européenne.
À Chypre, il est bien difficile de trouver de l'argent en liquide : les distributeurs ont été pris d'assaut et la fermeture des banques a été prolongée jusqu'à mardi.