Chypre à la recherche d'un «plan B» pour de nouveaux financements

Un vote qui a fait l'effet d'un coup de tonnerre mardi en Europe. Le Parlement chypriote a finalement rejeté le plan d'aide proposé par ses créanciers internationaux, un plan déjà validé par le gouvernement qui supposait une taxation des dépôts bancaires. Tout est donc à recommencer ce mercredi car l'île est toujours au bord de la faillite. «C'est notre devoir de trouver une solution ensemble» affirme ce mercredi midi Angela Merkel, la chancellière allemande qui regrette mais respecte ce vote négatif. Désormais c'est au delà de la zone euro, en Russie, que Chypre négocie son plan B.

Avec notre envoyée spéciale à Nicosie, Heike Schmidt

Le président Nicos Anastasiades consulte tous azimuts. Ce matin, il a reçu dans son palais le gouverneur de la Banque centrale, les chefs des partis et des représentants de la troïka.

Mais personne ne s’attend ici à un miracle. Les yeux sont aujourd’hui tournés vers la Russie. C’est à Moscou que le ministre des Finances, Michalis Sarris, cherche à trouver un prêt de plusieurs milliards d’euros.

En contrepartie, il pourrait proposer aux Russes des parts dans la future exploitation des champs de pétrole et de gaz chypriotes. Cette manne séduira peut-être les Russes, qui devraient du coup se porter garants pour les fortunes des oligarques. Ces richissimes hommes d’affaires, qui ont stocké plus de vingt milliards d’euros sur des comptes chypriotes, et qui risquent d’être taxés à près de 10 %.

C’est en tout cas ce que la troïka maintient comme conditions, avant d’accorder un prêt de dix milliards d’euros. Aujourd’hui, la plus grande crainte du gouvernement chypriote est la fuite des capitaux russes. Sans cet argent, le secteur bancaire de l’île risque de s’effondrer.

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