Avec notre envoyée spéciale à Nicosie, Heike Schmidt
Le président Nicos Anastasiades consulte tous azimuts. Ce matin, il a reçu dans son palais le gouverneur de la Banque centrale, les chefs des partis et des représentants de la troïka.
Mais personne ne s’attend ici à un miracle. Les yeux sont aujourd’hui tournés vers la Russie. C’est à Moscou que le ministre des Finances, Michalis Sarris, cherche à trouver un prêt de plusieurs milliards d’euros.
En contrepartie, il pourrait proposer aux Russes des parts dans la future exploitation des champs de pétrole et de gaz chypriotes. Cette manne séduira peut-être les Russes, qui devraient du coup se porter garants pour les fortunes des oligarques. Ces richissimes hommes d’affaires, qui ont stocké plus de vingt milliards d’euros sur des comptes chypriotes, et qui risquent d’être taxés à près de 10 %.
C’est en tout cas ce que la troïka maintient comme conditions, avant d’accorder un prêt de dix milliards d’euros. Aujourd’hui, la plus grande crainte du gouvernement chypriote est la fuite des capitaux russes. Sans cet argent, le secteur bancaire de l’île risque de s’effondrer.