Avec notre correspondant à Caracas, Pierre-Philippe Berson
Une chose est sûre : Henrique Capriles n’est pas à cours d’entraînement. Cette élection sera pour lui la troisième en sept mois. Après la défaite à la présidentielle en octobre 2012 face à Hugo Chavez, il a conservé son poste de gouverneur lors des régionales de décembre.
L’opposition vénézuélienne aime le présenter comme un petit génie de la politique. Elu député de Caracas à 26 ans, il devient le plus jeune président de l’Assemblée nationale en 1998. Ensuite son ascension ne connaît pas d’accrocs. Réélu facilement dans les arrondissements aisés de la capitale, il devient maire, puis gouverneur et fonde son parti Primero Justicia (Justice d’abord).
Issu de l’une des familles les plus riches du pays, cet avocat de formation se veut de centre droit et cite comme modèles politique l’actuelle présidente du Brésil Dilma Roussef et son prédécesseur Lula da Silva.
Aujourd’hui âgé de 40 ans, il se lance dans une seconde élection présidentielle après celle perdue le 7 octobre dernier. Il avait rassemblé 44 % des voix, une déception pour lui qui, pensait être le premier homme à vaincre Hugo Chavez.
La bataille du 14 avril sera encore plus difficile. Les caisses de la coalition qu’il représente, la MUD, sont vides et surtout, plus que le vice-président Nicolas Maduro lui-même, c’est toute la vague d’émotion suscitée par le décès du Comandante qu’Henrique Capriles devra affronter.
Une situation économique difficile
L’économie du Venezuela semble tourner au ralenti et les réformes que le gouvernement aurait du mettre en place sont reportées. Pour l’économiste Maxime Ross, le gouvernement ne va pas annoncer de décisions impopulaires avant les élections, mais pourrait proposer des mesures destinées à favoriser la consommation.