Impossible d’évoquer le leader de la gauche italienne sans faire référence au cigare toscan qu’il arbore souvent entre les dents. Peut-être parce qu'au-delà de ce trait distinctif, Pier Luigi Bersani est plutôt discret et marque un vrai contraste avec ces prédécesseurs.
Il faut dire que peu de personnalités pourraient occuper l’espace avec autant d’agitation que Silvio Berlusconi. Le « Cavaliere » a marqué ses mandats par ses frasques et son tempérament expansif. Mario Monti, l’actuel titulaire du poste de président du Conseil, est nettement moins controversé, mais il a tout de même brouillé son image de technocrate en se jetant dans l’arène politique pour ces élections. Un échec, puisque son parti n’a récolté que 45 sièges à la Chambre des députés et 18 au Sénat.
L’ancien communiste
La politique, pour sa part, Pier Luigi Bersani connait bien. Il a grandi dans ce milieu. Après des études de philosophie et une rapide expérience dans l’enseignement, il s’est très tôt consacré à ses activités militantes. D’abord au sein du puissant Parti communiste italien (PCI) dont il gravit rapidement tous les échelons.
Le début des années 1990 marque l’effondrement de l’URSS et du PCI. Pier Luigi Bersani reste à gauche et rejoint le Parti démocrate, dont il prend la direction en 2009. Et c’est à sa tête qu’il mène la bataille pour ces législatives 2013. Une position qui le promet à la présidence du Conseil italien si son parti parvient à nouer les alliances nécessaires pour emporter le Sénat et former un gouvernement.
Dans la ligne de Monti
Un gouvernement qui devrait tenir des caps dans la ligne de ceux fixés par Mario Monti. Pier Luigi Bersani entend continuer les réformes pour rendre l’économie italienne plus compétitive, une charge qu’il avait déjà entreprise lors de son passage au ministère du Développement économique de 2006 à 2008, lors de la présidence de Romano Prodi.
Pas de belle promesse, la rigueur devrait être le mot de la - peut-être - future présidence de Pier Luigi Bersani qui mettra l’accent sur « l’emploi, l’équité, le travail et la moralité ». Pas de fioriture, pas d’extravagance pour l’homme qui se définit comme simple, profondément ancré dans ses origines du nord de l'Italie, de cette région d'Emilie-Romagne d’où il avait d’ailleurs lancé sa campagne électorale en déclarant que « sans racines, on ne peut produire de nouvelles feuilles ».