Avec notre envoyée spéciale, Béatrice Léveillé
Chacun se trouve dans l'attente des premiers résultats définitifs à Rome. Mais dès les premières projections après la fermeture des bureaux de vote, les membres du Parti démocrate de Pierluigi Bersani ont crié victoire.
« Quoi qu'il arrive, nous allons gouverner », a dit le porte-parole de ce parti de centre-gauche. Sauf que la situation s'est complexifiée : s'il semble acquis que la gauche obtient la majorité à la Chambre des députés, Le centre droit se serait notamment imposé dans des régions stratégiques : la Sicile, la Campanie et la Lombardie, région la plus riche et la plus peuplée du pays. Selon la télévision publique italienne, la coalition de Silvio Berlusconi obtiendrait ainsi environ 120 sièges, contre une centaine au centre-gauche.
Du fait du système électoral italien, qui donne une prime au parti qui arrive en tête, cela peut néanmoins se jouer à quelques voix près. Si le PD n'a pas la majorité dans les deux chambres, un scénario catastrophe se profile donc : M. Berlusconi serait majoritaire au Sénat et M. Bersani à la Chambre.
A moins d'improbables arrangements ou d'invraisemblables coalitions, le blocage serait alors assuré : impossible de former un gouvernement, impossible de voter une loi. Les Italiens pourraient même être appelés à retourner aux urnes dans les mois qui viennent.
Selon un haut responsable du centre-gauche, Stefano Fassina, « le scénario qui se dessine à partir des projections dont nous disposons pour l'instant laisse penser qu'il n'y aura pas de gouvernement stable et que nous devrons revoter ».
Chambre des députés à gauche, Sénat à droite. Si ces élections donnent naissance à un Parlement divisé, l'Italie va traverser une période de difficultés politiques. Il sera alors presque impossible de former un gouvernement stable. Cette situation inquiète les Européens et les marchés financiers, alors que l'Italie est déjà durement touchée par la crise économique.