A la Une: l'incertitude électorale en Italie

Qui va l’emporter ? A l’heure du vote, l’Italie « n’est plus sûre de rien », constate Le Monde. Le journal du soir daté de ce dimanche craint que l’Italie soit « menacée d’instabilité politique ». Le « favori des sondages » demeure, de peu, Pierluigi Bersani, commence par remarquer Le Monde. Le chef de la gauche pourrait s’allier à Mario Monti pour former une coalition. Mais l’ancien président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, est en embuscade et pourrait « créer la surprise », prévient Le Parisien Dimanche.

L’Express a également fait de Pierluigi Bersani son champion. L’hebdomadaire, toutefois, relève son manque de charisme et sa piètre capacité de communication. Selon le journal, le leader social-démocrate est à ce point proche de François Hollande que L’Express se demande s’il ne va pas y avoir bientôt un « Hollandais » à Rome.

Mais l’incertitude électorale demeure. L’hebdomadaire La Tribune se penche sur « l’énigme italienne » et sur « l’increvable Berlusconi ». L’écart des taux d’intérêt italiens et allemands n’a pas échappé au journal économique qui s’inquiète du retour du « risque italien ». Contrairement à ce que l’on croyait, l’Italie n’est pas « réformée, sauvée, normalisée », admet La Tribune qui remarque que les Italiens « digèrent mal la rigueur de Mario Monti ».

Ennahda : pas de svastika à Tunis

Un « coup de gueule » ce matin en Tunisie, celui du président-fondateur du parti islamiste Ennahda. Dans un entretien au Journal du Dimanche, Rached Ghannouchi déclare que la France est « le pays qui comprend le moins l'islam et les Tunisiens » et que ces derniers se sont sentis « insultés » par les propos de Manuel Valls évoquant un « fascisme islamique ». Comparant les propos du ministre français de l'Intérieur à ceux de l’ancienne ministre de droite Michelle Alliot-Marie – laquelle « lors de la troisième semaine de la révolution, continuait à soutenir Ben Ali, qui lui a offert en échange pas mal de séjours touristiques gratis » déclare Rached Ghannouchi – ce dernier affirme que Manuel Valls « a démontré qu’il ne comprenait rien à l’Islam ».

Lasagnes : « minerai » d’argent

En France, le cinquantième Salon de l’agriculture a ouvert ses portes hier. L’occasion pour la presse d’évoquer la « malbouffe » et le scandale des lasagnes. « L’affaire des lasagnes au cheval vendues pour des lasagnes au bœuf n’est pas qu’un scandale, s’exclame Marianne, c’est un symptôme. C’est la marchandisation du monde et la logique du profit poussées jusqu’à l’extrême ». Cette affaire, complète l’hebdomadaire, « jette un jour cru sur les procédés et les mentalités de ces négriers d’un nouveau genre, dont nous nous rendons complices en achetant leur abjecte pâtée ».

Et puis ce scandale a permis aux consommateurs de découvrir un produit de base utilisé par l’agro-industrie : le « minerai » de viande. Dans ce « minerai », « on peut trouver de tout, s’effare VSD : broyats d’os, tendrons, nerfs, viscères, (…) morceaux souillés ». N’en jetez plus ! « D’autant, affirme VSD, qu’il est déjà arrivé que le "minerai" se retrouve en vente sous forme de steak haché » !

Goodyear : gringo joue sur le rouge

Le PDG du groupe Titan, Maurice Taylor, a écrit au ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, qu’il ne reprendrait pas cette usine de pneumatiques basée en Picardie, au nord de Paris, car, selon lui, les salariés français « ne travaillent que trois heures » et que « bientôt, en France, il n’y aura plus d’emploi et tout le monde passera la journée assis dans les cafés à boire du vin rouge » !

Ce matin, dans Le Parisien Dimanche, le leader du Front de gauche pourfend « cet Américain (qui) s’adresse à la France comme un gringo aux Latino-américains ». Jean-Luc Mélenchon dénonce le « silence » du Premier ministre français sur cette affaire. « C’est évident, remarque Mélenchon, (l’Américain Taylor) a vu comment Jean-Marc Ayrault a baissé les yeux devant Lakshmi Mittal (…) En France, (les patrons et la finance mondiale) sont les rois ! » feint-il de fulminer dans le JDD.

Cet irrévérencieux patron américain se fait en tout cas traiter de « gros con » par Marianne ! Mais si le journal prend la peine de s’intéresser à ce personnage, « c’est qu’en réalité le "gros con" avait touché juste, admet Marianne, il s’est contenté de relayer ce qui ronge une partie de notre société : l’autodénigrement, la haine de soi et de nous ».

DSK : cochon, caniche et bruits d’alcove

Mais le scandale de la semaine est provoqué par un livre sur Dominique Strauss-Kahn. Belle et bête, publié chez Stock et signé Marcela Iacub, qui y raconte sa liaison avec DSK durant le premier semestre 2012, alors que l’ex-directeur du Fonds monétaire international n’en finissait pas de chuter.

Le Nouvel Observateur publie des « bonnes feuilles » de ce livre, dans lequel l’auteur compare DSK à un « cochon » qui a abusé d’une femme de chambre d’un palace de New York « juste pour rendre un humble hommage à sa puissance » ; un « cochon » qui, s’il avait été élu président, aurait « transformé l’Elysée en une géante boîte échangiste ».

Un « cochon » donc, mais aussi à un « caniche », celui de sa femme. Laquelle « faisait semblant de ne pas se rendre compte que (DSK) était enchaîné à elle par son argent ». Elle qui « avait ce rêve d’être l’épouse d’un président ».

Marcela Iacub « va se faire lyncher, prédit Le Nouvel Observateur. Mais elle s’en fout, son livre seul parle pour elle ».

Dominique Strauss-Kahn, en réaction, a parlé d’« abomination » et de « dégoût ». Lui et son épouse Anne Sinclair (car ils ne sont pas encore divorcés, précise l’écrivain dans Le Nouvel Obs) envisagent en tout cas de porter plainte. « Leur contre-attaque est attendue lundi », c'est-à-dire demain, croit savoir ce matin Le Journal du Dimanche.

 

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