Ce matin, les bourses européennes étaient dans le rouge : -2,30% pour Paris, -3% pour Madrid. Le Dax de Francfort a chuté de 2%, tandis que Milan a dévissé de 4,75%. L'Italie, troisième économie de la zone euro, dispose d'une dette supérieure à 120% de son PIB. Or l'échec des élections générales apparait pour les marchés comme un revers cinglant pour les politiques d'austérité menées dans certains pays européens.
Le blocage politique italien et la perspective d'un nouveau scrutin pourraient intensifier la défiance des marchés. La zone euro risquerait de replonger dans une période d'instabilité. Ce mardi matin, le ministre espagnol de l'Economie a admis une « contagion des marchés européens ».
Réunion d'urgence
Face à l'urgence de la situation, une réunion exceptionnelle convoquée par Mario Monti, le président du Conseil sortant, a démarré en début d'après-midi en présence des ministres sortant de l’Economie et des Affaires européennes, ainsi que du gouverneur de la Banque d’Italie, Ignazio Visco, ce qui est tout à fait inhabituel.
Parmi les mesures prises pour le moment, on sait seulement que la Consob, le gendarme de la Bourse italienne, a interdit jusqu’à demain jeudi les ventes à découvert de titres de la première banque italienne, Intesa e Sanpaolo.
Car Rome s’inquiète beaucoup des réactions au niveau international. La Bank of America-Merril Lynch, dans un rapport, estime ainsi que le résultat des élections est le pire résultat pour les marchés financiers et pour l’économie italienne. L'Italie a emprunté ce mardi matin encore près de 9 milliards d'euros sur six mois, à un taux en nette hausse : 1,23%, contre 0,73% lors de la précédente opération. C'est le taux le plus haut depuis le mois d'octobre dernier.