Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
« Cela nous a coûté du sang et des larmes, mais le navire n'a pas coulé ». Le navire, c'est l'Espagne, et le capitaine de ce navire, c'est Mariano Rajoy qui, après des mois de silence ou, au mieux, de propos sans consistance, a tenté de reprendre l'initiative politique. C'est en réalité son bilan qu'il a défendu, alors même qu'il est attaqué de toutes parts : opposition, syndicats et opinion publique.
Le pire, les six millions de chômeurs. Selon lui, sa politique d'austérité est en train de porter ses fruits et ce serait grâce à elle que l'Espagne ne s'est pas effondrée et n'a pas eu besoin, comme la Grèce ou le Portugal, de solliciter une aide globale auprès de Bruxelles. « Nous avons évité le désastre », a répété Mariano Rajoy.
Mesures contre la corruption
Quant aux affaires de pots-de-vin qui le touchent lui via l'ancien trésorier de son parti, mis en examen, il entend prendre le taureau par les cornes. Et renforcer les mesures contre la corruption en réformant le code pénal et en donnant plus de pouvoir au tribunal des comptes.
Reste à savoir si les Espagnols pourront le croire. Dans leur très large majorité, ils semblent en effet avoir perdu toute patience à l'égard de la classe politique.