La priorité de cette élection présidentielle c'est la situation économique dramatique et la conclusion d'un accord, aussi bien avec le Fonds monétaire international (FMI) qu'avec l'Union européenne (UE) pour sortir de l'embarras financier profond dans lequel se trouve l'île. Chypre négocie en effet depuis juin 2012 une aide de 17 milliards d 'euros, dont 10 milliards pour renflouer ses banques fortement exposées aux conséquences de la crise grecque.
Mais les discussions achoppent sur le niveau d'austérité de la politique budgétaire à mettre en oeuvre et l'intensité de la lutte contre le blanchiment, jugée insuffisante par les Européens. Chypre a déjà adopté une série de mesures pour réduire les dépenses publiques représentant plus de 7% du PIB sur 4 ans.
En attendant, l'économie chypriote est en récession ; elle a enregistré un recul de 3% du PIB en 2012 et aucune reprise n'est envisagée avant 2015. Le chômage atteint près de 15% de la population. Pourtant, Chypre bénéficie d'infrastructures développées et d'un potentiel touristique important qui en faisait un pays bien noté pour le climat et les opportunités d'affaires... avant la crise grecque !
Plus d'austérité? Nicos Anastasiades, 66 ans, chef du plus grand parti d'opposition, Disy (droite), semble le grand favori de cette élection. Il s'est déclaré déterminé à arracher la mise en place d'un plan de sauvetage international pour Chypre en échange d'une politique d'austérité accrue. Son principal rival est Stavros Malas (45 ans) ; cet ancien ministre de la Santé est soutenu par le parti communiste Akel. Le président communiste sortant Demetris Christofias ne se représente pas.
L'île vit une situation singulière : seule la République de Chypre au sud est reconnue par la communauté internationale. La République turque de Chypre du Nord (autoproclamée), qui s'étend sur environ un tiers de l'île, ne l'est que par la Turquie, qui a envahi cette région en 1974. Depuis, une « ligne verte » gardée par l'ONU sépare les deux Etats.