C'est précisément les atermoiements des instances internationales qui inquiètent les analystes de Standard and Poor's. Pour l'agence américaine, le pays est au bord du défaut de paiement, il y a donc urgence à intervenir en commençant par annuler une partie de la dette chypriote, comme cela a été fait pour la Grèce.
Cet effacement serait d'ailleurs la condition posée par le FMI pour s'engager dans un plan de sauvetage d'après le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung. Mais cela, les Européens ne veulent pas en entendre parler ou presque. Le chef de file de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a été catégorique. C'est exclu, il y va, d'après lui, de la « crédibilité » de la zone euro.
Mais Jörg Asmussen qui s'exprimait au nom de la Banque centrale européenne (BCE) a été moins péremptoire. « La question ne se pose pas », dit-il tout en reconnaissant que « le niveau de l'endettement de Chypre ne sera pas supportable », et qu'il faudra « regarder toutes les mesures pour le rendre supportable ».
Chypre demande à ses partenaires un prêt de 17 milliards d'euros sur 4 ans. A titre de comparaison, un plan d'aide de 156 milliards d'euros a été accordé à la Grèce en 2011.