Un peu moins de deux milliards d'euros. Telle est la somme dont le gouvernement chypriote aurait besoin pour sauver la Cyprus Popular Bank, l'un des principaux établissements financiers du pays. A l'échelle de l'économie locale, c'est une somme très importante, environ 10% du Produit intérieur brut. Mais au regard des dizaines de milliards d'euros débloqués par l'Europe et par le FMI depuis 2008 pour renflouer l'Irlande, la Grèce ou le Portugal, le montant peut sembler dérisoire.
A priori, les pays de la zone euro ne devraient donc faire aucune difficulté pour aider Chypre. Pourtant, les autorités locales n'ont pas hésité ces derniers jours à évoquer une aide bilatérale, parlant de la Chine ou de la Russie. « D'autres options existent, expliquait ce mercredi le gouverneur de la Banque centrale chypriote. Et nous recherchons les meilleures conditions possibles pour l'économie ».
Voir l'un de ses membres se tourner vers Moscou ou Pékin serait d'autant plus embarrassant pour la zone euro que c'est à Chypre que doit revenir la présidence tournante de l'Union européenne à partir du 1er juillet. Mais du côté chypriote, on affirme vouloir éviter à tout prix le syndrome grec, et donc les mesures d'austérité qui lui seraient imposées en contrepartie d'une aide financière européenne.