La présence des ténors du Parti social démocrate à Paris a dû contrarier Angela Merkel. La chancelière allemande souhaite que son « fiskalpack », son pacte budgétaire, soit adopté par le Bundestag avant le début des vacances parlementaires début juillet. Elle a besoin du vote du SPD pour avoir une nécessaire majorité des deux tiers.
Mais les sociaux-démocrates ont des exigences qui ressemblent beaucoup à celles du nouveau gouvernement français. « Nous sommes d’accord sur la question essentielle, à savoir comment faire avancer l’Europe au niveau économique et social. Avec notre visite, nous souhaitons rapprocher encore plus les points de vue français et allemand sur ce qui est important en Europe, explique Sigmar Gabriel, le patron du SPD. On doit essayer d’arriver à des positions communes, surtout concernant la taxation des transactions financières. Nous avons besoin de financer la croissance et l’emploi. Il faut aussi faire quelque chose contre la menace des marchés financiers. Et puis, concernant le contrôle bancaire, nous partageons également le même point de vue ».
Cette convergence de vues renforce la position française à l'approche d'un sommet européen décisif pour la croissance.
Certains conservateurs qui n’ont pas apprécié leur visite à Paris ont presque comparé les dirigeants du SPD à des traîtres à la patrie. Un quotidien conservateur de Munich souligne aussi ce vendredi le risque de jouer la carte Hollande alors que la rigueur voulue par Angela Merkel en Europe et que symbolise le pacte budgétaire reste populaire en Allemagne. Le Münchner Merkur commente : « Les Allemands qui doivent travailler jusqu’à 67 ans pourraient bientôt leur demander pourquoi ils devraient payer pour que les Français partent en retraite à 60 ans ».