Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
Même s'il n'a pas réagi après ces mauvaises nouvelles, Mariano Rajoy doit se faire du mauvais sang. Avec l'aide européenne pour recapitaliser les banques espagnoles, il pensait bien que la confiance des investisseurs étrangers allait revenir. Or, cela fut de très courte durée.
En deux jours, les banques espagnoles ont reçu deux coups de massue. Le premier, lundi 11 juin, lorsque l'agence Fitch a abaissé la note des plus grandes, la Santander et le BBVA. Le deuxième, ce mardi, quand elle a dégradé 18 autres entités.
Mais le plus grave est cette fameuse prime de risque que doit acquiter l'Espagne pour emprunter, la plus élevée depuis la naissance de l'euro. Jamais le pays n'aura eu autant de difficulté pour se financer. Les taux d'intérêt frôlent les 7%, un pourcentage difficilement tenable.
Reste à voir si cette tendance négative se poursuit. Si c'est le cas, tous les analystes le soulignent, cela signifie que le sauvetage des banques espagnoles n'aura pas été suffisant et qu'il faudra envisager ce que Madrid veut absolument éviter : une intervention pure et dure, comme la Grèce, le Portugal ou l'Irlande.