La zone euro a donc pu souffler, mais le répit a été de très courte durée. A l’ouverture ce lundi matin, les marchés étaient orientés à la hausse, l’euro avait regagné du terrain face au dollar. Les places financières, en Europe comme en Asie, ont été unanimes pour saluer le plan de sauvetage des banques espagnoles.
Mais le montant et les modalités de l'aide financière apportée aux banques espagnoles restent à définir. Ce week-end, c'est un accord de principe qui a été conclu, la zone euro ne laissera pas tomber les banques espagnoles. Mais on ne sait pas encore à combien se chiffrera le sauvetage, et surtout dans quelles conditions il sera mené. Autre facteur de troubles aux yeux des marchés financiers : ce prêt qui pourrait atteindre jusqu'à 100 milliards d'euros va venir s'ajouter à la dette publique espagnole - autrement dit le ratio dette/PIB de l'Espagne va de nouveau se dégrader, jusqu'à 10% dans la fourchette la plus haute. Et pour les marchés, cet indicateur reste central quant à l'appréciation du risque financier lié au pays concerné.
Enfin, les marchés s'inquiètent de la fragilité de l'économie réelle espagnole : de nouveau, récession, avec un taux de chômage qui frôle la barre des 25% . L'Espagne est incapable de sortir de la crise. Un second plan d'aide n'est d'ailleurs pas exclu, et dans cette hypothèse, les marchés se demandent si les partenaires européens de l'Espagne auront les moyens financiers, après l'Irlande, le Portugal et la Grèce, de sauver la quatrième économie de la zone euro.