Avec notre correspondante à Londres, Murielle Delcroix
Londres s’impatiente face à la crise dans la zone euro. Ecrivant dans le très conservateur Sunday Telegraph, le ministre de l’Economie britannique n’y va pas par quatre chemins : « La reprise chez nous, soumise déjà à de puissants vents contraires en raison des cours élevés du pétrole et du fardeau de la dette engendrée par les années de boom, est en train d'être tuée par la crise qui éclate à notre porte. »
C’est la première fois que George Osborne laisse pointer aussi publiquement son exaspération. Alors que les ministres des Finances de la zone euro se sont mis d'accord pour prêter 100 milliards d'euros à l'Espagne pour recapitaliser ses banques, George Osborne estime que la zone euro doit suivre « la logique implacable » de l'orientation vers une plus grande intégration budgétaire. Le ministre, qui parle de moment de vérité pour les dirigeants de la zone, plaide pour qu’une solution soit apportée promptement afin de dynamiser le redressement britannique.
Mais l’opposition travailliste a immédiatement répliqué que George Osborne, en rejetant la faute sur la zone euro, tentait désespérément de se trouver des excuses face à la récession qui frappe le pays en faisant remarquer que l’Allemagne et la France y avaient échappé. Le Labour (Parti travailliste) réclame, lui, plutôt que l’austérité, un plan pour ramener la croissance et l’emploi.