Avec notre envoyé spécial à Bruxelles, Guillaume Naudin
C'est ce qu'on appelle un accouchement dans la douleur. Il faut dire que chacun a dû faire des compromis. Certains moins que d'autres. Qualifié par un diplomate français de négociateur particulièrement tenace, le Premier ministre britannique David Cameron a obtenu ce qu'il était venu chercher : une baisse du budget européen, ce qui est quand même une première dans l'histoire de l'Union. Même s'il en voulait plus, il peut rentrer à Londres avec ce succès.
Les Français aussi se disent satisfaits, avec un accord qui, disent-ils, préserve la Politique agricole commune (PAC). C'est vrai par rapport à la proposition de novembre, ça l'est moins par rapport à la période précédente, puisque les aides directes aux agriculteurs sont amputées d'une cinquantaine de milliards d'euros. Explication avancée : la France a défendu l'intérêt européen.
Avec un budget prévisionnel de 960 milliards d'euros sur sept ans, soit 1% du PNB européen, l'Allemagne est exactement là où elle voulait être. A une nuance près, les dépenses de compétitivité et d'avenir augmentent beaucoup moins que prévu. Cela traduit un manque d'ambition flagrant pour de nombreux parlementaires européens, qui auront le dernier mot au mois de juillet.