Avec notre envoyé spécial à Bruxelles, Guillaume Naudin
Ils sont arrivés visages fermés, à deux ou trois minutes d’intervalle. Ils ont tout de suite donné une idée de l’ambiance. D’abord François Hollande, qui a expliqué qu’il venait certes chercher un accord, mais aussi préserver la PAC et les politiques de cohésion.
Et le président français d’ajouter qu’il veut bien tenter de raisonner ceux qui ne sont pas complètement raisonnables, mais jusqu’à un certain point seulement. Et pour être sûr de bien se faire comprendre, il a annoncé qu’il voulait clarifier la question des rabais à certaines contributions. Comprendre : la contribution britannique.
Quelques instants plus tard, le Premier ministre britannique David Cameron, justement, est arrivé et a parlé lui aussi très clairement. Si les montants évoqués lors du précédent sommet budgétaire de novembre ne sont pas revus à la baisse, a-t-il dit, il n’y aura tout simplement pas d’accord.
On comprend pourquoi Angela Merkel, lorsqu’elle est arrivée, s'est bien gardée d’assurer qu’elle trouverait un modus vivendi, tout en disant qu’elle y travaillait. La chancelière allemande se voit au centre du jeu.
Avant l’ouverture officielle du Conseil, des rencontres ont eu lieu entre certains chefs d’Etat. Le but : discuter, marchander et nouer des alliances. Un avant-goût de ce qui s’annonçait, ce jeudi soir, comme une nuit longue et compliquée.