Avec notre correspondant à Tbilissi, Régis Genté
Les optimistes diront que majorité et opposition discutent, négocient, et que c’est cela la démocratie.
D’un côté, nous trouvons la nouvelle majorité, la coalition Le rêve géorgien, qui veut amender la Constitution pour réduire les pouvoirs du chef de l’Etat.
Réunie autour de l’idée que le président Saakachvili a entraîné le pays sur la voie de l’autoritarisme, cette coalition hétéroclite veut le priver, lui et ses successeurs, du pouvoir de démettre le gouvernement.
D’accord, dit l’opposition, le parti de Mikheïl Saakachvili - qui quittera ses fonctions en octobre -, mais à condition que l’on inscrive dans la loi suprême que la politique étrangère géorgienne soit obligatoirement pro-occidentale.
Cette requête est émise alors que la nouvelle majorité, emmenée par l’oligarque Bidzina Ivanichvili, que le camp présidentiel accuse d’être lié au Kremlin, tente de « normaliser » les relations avec Moscou.
Ces soupçons pèsent lourds, moins de cinq ans après la guerre russo-géorgienne.
Et ils demeurent malgré la multiplication des déclarations, selon lesquelles l’adhésion à l’Otan et à l’Union européenne demeurent les priorités stratégiques de la Géorgie.