La Géorgie se prépare à une cohabitation inédite dans un pays de l'ex-URSS

En Géorgie, dans le Caucase, c’est une immense surprise qui est sortie des urnes, au terme des élections parlementaires de ce lundi 1er octobre 2012. Le parti du président Saakachvili, au pouvoir depuis la très pro-occidentale Révolution des roses de 2003, a été battu par une toute nouvelle coalition, le «Rêve géorgien» conduite par le milliardaire Bidzina Ivanichvili qui affirme vouloir conserver les orientations pro-occidentales du pays, mais veut en outre normaliser les relations avec Moscou. Ces deux hommes que tout oppose, vont devoir cohabiter pendant un an, jusqu’au terme du second mandat du président Saakachvili. 

Avec notre correspondant à Tbilissi, Régis Genté

Comment imaginer une cohabitation entre l’anti-russe viscéral qu’est Mikheïl Saakachvili et l’oligarque Bidzina Ivanichvili, qui a accumulé ses 5 milliards d’euros de fortune dans la Russie des années 1990 ?

Dans sa déclaration solennelle, mardi 2 octobre dans l'après-midi, par laquelle il reconnaissait la défaite de son parti et se posait en garant du bon fonctionnement des institutions en cette période de transition du pouvoir, le président Saakachvili a rappelé combien les idées de son adversaire sont «inacceptables» à ses yeux. Quelques heures plus tard, lors d’une conférence de presse, l’oligarque Bidzina Ivanichvili conseillait au chef de l’Etat de démissionner.

Cette cohabitation promet son lot de crises politiques, dans les mois qui viennent. Avec cette première cohabitation en ex-URSS, une autre réalité va en outre apparaître. Les jeunes et déjà très expérimentés ministres et hauts fonctionnaires du parti du président Saakachvili, devraient former une opposition structurée, rompue à la pratique des institutions. Cela pourrait aussi être un facteur marquant et totalement nouveau dans la vie politique géorgienne.

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