Avec notre correspondant à Tbilissi, Régis Genté
L’excellent résultat de la coalition emmenée par Bidzina Ivanichvili est d’abord le fait d’un vote sanction contre M. Saakachvili. Si le parti présidentiel devait encore avoir la majorité au Parlement, elle serait très courte.
Ce vote est une sanction contre la « Révolution des roses » de 2003, menée tambour battant depuis. Cette révolution, d’inspiration très libérale, a ses laissés pour compte. Notamment, les dizaines de milliers de fonctionnaires qui ont perdu leur emploi.
Cette révolution a aussi ses déçus. Souvent, l’équipe du président Saakachvili a privilégié la construction de l’Etat aux dépens des progrès démocratiques. En partie parce que l’environnement est très dur, régional comme interne, en partie du fait d’erreurs et d’une logique révolutionnaire parfois aveugle.
Enfin, cette révolution a ses adversaires idéologiques. Un exemple : l’église orthodoxe nationale est globalement opposée aux valeurs occidentales promues par Mikheïl Saakachvili.
Chacun s’accorde à dire en Géorgie que le vote s’est bien déroulé, dans le calme, alors que l’on craignait des violences. Et l’on peut dire que les 3,6 millions d’électeurs géorgiens ont pu choisir relativement librement leurs députés, ce qui mérite d’être souligné, alors que la plupart des anciennes républiques soviétiques sont des régimes dictatoriaux ou autoritaires.