Avec notre correspondant à Tbilissi, Régis Genté
C’est un vrai contre-pied : voilà un an que le parti du président Saakachvili l’accusait d’être pro-russe. Alors, Bidzina Ivanichvili a annoncé mercredi 3 octobre que sa première visite officielle à l’étranger, lorsqu’il sera Premier ministre, sera à Washington.
Pour l’oligarque, il ne s’agit même pas d’un contre-pied puisque, rappelle-t-il, la priorité de sa politique étrangère est l’intégration à l’Otan et à l’Union européenne. Un but qu’il veut conduire en parallèle avec la normalisation des relations avec la Russie qui soutient, militairement notamment, les deux régions séparatistes géorgiennes que sont l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, soit 20% du territoire national.
Ses deux buts sont incompatibles, pour la plupart des observateurs.
Il est intéressant de noter que c’est Dimitri Medvedev qui s’est félicité au nom du Kremlin de la victoire de M. Ivanichvili. C’est déjà lui, alors qu’il était président de la Russie, qui, moins d’un an plus tôt, a avoué que la Russie avait fait la guerre à la Géorgie en 2008 afin précisément d’arrêter la progression de l’Otan jusqu’à ses frontières.