Géorgie: le futur Premier ministre joue l’apaisement, se rapproche de Washington et ménage Moscou

L’oligarque Bidzina Ivanichvili, leader de la coalition « Rêve géorgien » qui a remporté l’élection parlementaire de lundi dernier, a demandé à ses partisans de ne plus demander dans la rue l’annulation des résultats dans une douzaine de commissions électorales. Il a pris cette décision après que plusieurs ambassadeurs le lui ont demandé, notamment celui des Etats-Unis, qui s’est rendu ce jeudi 4 octobre 2012 dans l’ouest du pays, où la tension y était vive.

Avec notre correspondant à Tbilissi, Régis Genté

C’est un vrai contre-pied : voilà un an que le parti du président Saakachvili l’accusait d’être pro-russe. Alors, Bidzina Ivanichvili a annoncé mercredi 3 octobre que sa première visite officielle à l’étranger, lorsqu’il sera Premier ministre, sera à Washington.

Pour l’oligarque, il ne s’agit même pas d’un contre-pied puisque, rappelle-t-il, la priorité de sa politique étrangère est l’intégration à l’Otan et à l’Union européenne. Un but qu’il veut conduire en parallèle avec la normalisation des relations avec la Russie qui soutient, militairement notamment, les deux régions séparatistes géorgiennes que sont l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, soit 20% du territoire national.

Ses deux buts sont incompatibles, pour la plupart des observateurs.

Il est intéressant de noter que c’est Dimitri Medvedev qui s’est félicité au nom du Kremlin de la victoire de M. Ivanichvili. C’est déjà lui, alors qu’il était président de la Russie, qui, moins d’un an plus tôt, a avoué que la Russie avait fait la guerre à la Géorgie en 2008 afin précisément d’arrêter la progression de l’Otan jusqu’à ses frontières.

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