Espagne: Rajoy nie les soupçons de rémunération occulte

Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, est sorti de son silence ce samedi 2 février pour s'exprimer sur le scandale de corruption qui soulève une vague d'indignation dans le pays, miné par la crise économique et le chômage. Le nom de Mariano Rajoy est apparu jeudi, cité par le quotidien de centre-gauche El Pais. Le chef du gouvernement ferait partie des bénéficiaires présumés de salaires occultes qui auraient été versés pendant des années à plusieurs membres de la direction de son parti, le PP, le Parti populaire.

Mariano Rajoy a tenu à démentir les informations publiées par El Pais lors d'une réunion d'urgence du Parti populaire à Madrid. « Je n'ai jamais touché cet argent »,  a-t-il déclaré, tout en affirmant que la justice espagnole devra faire toute la lumière sur cette affaire.

Chef du gouvernement depuis fin 2011, Mariano Rajoy préside le Parti populaire depuis 2004. Il serait au cœur d'un scandale qui pourrait à terme faire chuter le gouvernement espagnol selon certains spécialistes.

Des documents publiés jeudi 31 janvier par le quotidien El Pais font état d'un système de rémunération occulte auquel aurait pris part le chef du gouvernement. Il aurait touché pendant des années plus de 25 000 euros de compléments de salaires non-déclarés qui proviendraient d'entrepreneurs.

D'autres membres du gouvernement, dont les ministres de la Santé et celui des Finances, sont également cités. Ce samedi, El Pais a publié d'autres documents provenant d'une autres enquête qui confirmeraient ce système de financement occulte.

Selon de nombreux observateurs, cette crise politique est la pire que la démocratie espagnole ait connue. Elle intervient dans un contexte compliqué. L'Espagne est toujours confrontée à une crise majeure d'un point de vue économique, et également une crise de légitimité de sa classe politique qui est au plus bas dans les sondages.

Depuis la parution des documents par le quotidien El Pais, une vague d'indignation secoue la péninsule ibérique. Une pétition réclamant la démission du gouvernement, lancée jeudi, avait recueillie ce samedi 630 000 signatures.

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