Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
Mariano Rajoy, ce chef de gouvernement à la nature si placide, ignore ce que tranquillité veut dire. Le leader conservateur est bousculé sur presque tous les fronts.
En interne d'abord : les manifestations se multiplient, chaque fois plus violentes, avec mardi la tentative de prise du Parlement. A l'extérieur, Bruxelles et les marchés financiers ne le laissent pas respirer et le pressent pour qu'il formule officiellement une demande d'aide pour l'Espagne.
Or, Rajoy veut gagner du temps et ne sollicitera une intervention que si « les investisseurs continuent à fuir la dette souveraine » de son pays.
Le même Rajoy veut aussi éviter de nouveaux sacrifices pour les Espagnols, alors que la grogne sociale est à son comble. Et pourtant, réduction du déficit public oblige, il va sûrement devoir annoncer deux nouvelles mesures très impopulaire : le gel des retraites et la fin des retraites anticipées.