Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
« La Catalogne se sent être une nation à part entière et cette réalité, personne ne va la changer en nous faisant peur ». Ces propos d’Artus Mas, le chef nationaliste de la Catalogne, sont sans appel.
C’est un dialogue de sourds total entre Madrid et Barcelone. Barcelone qui souhaite pouvoir gérer tous les impôts et en reverser seulement une petite partie au pouvoir central, ce qui lui donnerait 16 milliards d’euros de plus par an.
Sans surprise, le chef du gouvernement à Madrid, Mariano Rajoy, s’y oppose de toutes ses forces. Pas question d’aborder ce genre de question surtout entre deux crises, a-t-il dit, où il faut être plus unis et solidaires que jamais.
Artur Mas, lui, pense exactement l’inverse. Sa région est fatiguée d’apporter à l’Espagne plus qu’elle ne reçoit, a-t-il dit. Il appelle cela le déficit fiscal, l’injustice fiscale, et les trois quarts des Catalans le soutiennent.
L’issue de cette crise, personne ne la voit sauf avec de très probables législatives anticipées en Catalogne d’ici la fin de l’année où Artur Mas jouera sûrement le tout pour le tout : sans entente possible avec Madrid, il faut aller vers l’indépendance.