Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
Ce sont des tentacules humains gigantesques qui ont convergé vers la place Christophe Colomb, au centre de la capitale. Tee-shirts verts pour ceux qui défendent l'enseignement, noirs pour ceux qui représentent les services publics, oranges pour ceux qui luttent contre les coupes dans les services sociaux et la santé.
Plus qu'une manifestation, il faudrait parler de plusieurs marches très bien organisées, réparties selon les différents secteurs, les différentes régions du pays. Des marches pacifiques, un brin festives comme toujours en Espagne, mais aussi sérieuses. On est venu de tout le pays pour dire « basta » (« ça suffit »).
Partout, on voit des ciseaux comme symboles des coupes budgétaires. « Sans pain, il n'y a pas de paix », dit ce slogan. Chacun porte sa revendication, mais tout converge vers une grande exigence collective: que le gouvernement Rajoy accepte de convoquer un referendum concernant cette brutale réduction des dépenses publiques. Mariano Rajoy a dit qu'il ne le fera pas mais la marmite sociale continue à bouillir, chaque semaine un peu plus.