Avec notre correspondante à Prague, Christine Dupré
Économiste issu des rangs de la banque nationale à l'époque communiste, comme son prédécesseur Vaclav Klaus, Milos Zeman fut un bon Premier ministre de gauche, un bon gestionnaire de l'économie entre 1998 et 2002.
M. Zeman se définit comme un fédéraliste européen. Mais il est aussi un politicien opportuniste, qui n'hésita pas à nouer de petits arrangements avec la droite anti-européenne de Vaclav Klaus. Par ailleurs, c'est un personnage dont l'entourage n'a pas été épargné par les affaires de corruption, et reste très lié aux milieux d'affaires russes.
C'est ce Milos Zeman « haut en couleur », versé parfois dans les bons mots assez vulgaires, qu'ont choisi près de 55% des Tchèques pour être leur président, leur parrain, leur patron leur protecteur.
L'immense majorité des citoyens des petites villes, des campagnes, surtout en Moravie, l'est du pays plus pauvre, souffre de la crise économique et de l'austérité imposés par le gouvernement de droite de Petr Necas.
Ils n'ont pas voulu envoyer au château de Prague le prince Karel Schwarzenberg, un aristocrate tchèquo-autrichien, actuel chef de la diplomatie tchèque qui ne connait pas l'hymne national. Schwarzenberg était tellement le chouchou des médias à Prague qu'il est arrivé à faire apparaître Milos Zeman comme le candidat antisystème.