Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Le Parlement italien a donc voté la confiance sur le budget 2013. Et Mario Monti a ainsi achevé son mandat de chef d'un gouvernement de techniciens, à la tête duquel il avait été nommé par le président de la République Giorgio Napolitano au mois de novembre 2011, après la démission forcée de Silvio Berlusconi en pleine tempête financière.
Le retour à l'équilibre budgétaire est prévu pour la fin 2013.Très digne, souriant, Mario Monti a souligné que la loi dite de stabilité financière était en harmonie avec les objectifs qui prévoient un retour à un budget non déficitaire dès la fin 2013. Parmi les grandes nouveautés : l'introduction d'un nouvel impôt sur les transactions financières, inspiré de la taxe Tobin à la française. Mais aussi le reversement partiel aux communes des taxes foncières sur les propriétés privées, qui ont rapporté quelque 24 milliards d'euros à l'Etat en 2012.
Coté dépenses, Rome s'engage pour la première fois à assurer un financement italien d'un peu plus de deux milliards d'euros pour le chantier de liaison ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin.
Quant aux coupes budgétaires, elles touchent tout particulièrement les collectivités locales, les hôpitaux publics et le budget des universités. Ce qui risque de rendre la campagne électorale particulièrement tendue.
Ira, ira pas ? Un suspense dure depuis des semaines autour du rôle que pourrait avoir Mario Monti dans la prochaine législature. Ce qui est sûr, c’est qu’il a le soutien d’un rassemblement de personnalités provenant de l’ancienne démocratie chrétienne, d’associations catholiques très puissantes comme les ACLI (Association chrétienne des travailleurs italiens) et de grands cercles d’affaires proches du patron de Ferrari, Luca Cordero di Montezemolo.
Jusqu’à présent, lui que l’on surnomme aussi en Italie « Il cardinale », en raison de son caractère impénétrable, n’a dit ni oui ni non. Mais on arrive à l’heure de vérité. Il annoncera sa décision demain au cours d’une conférence de presse à Rome et, selon certaines sources officieuses rapportées par la presse, il pourrait se contenter de présenter une sorte de mode d’emploi pour ne pas réduire à néant les efforts d’assainissement de l’Italie entrepris depuis ces treize derniers mois.
Pourquoi hésite-il ? D’une part, il y a des sondages peu favorables à sa candidature. Le dernier, publié ce matin même, indique que 60% des électeurs ne souhaitent pas un Monti Bis. D’autre part, lui sait pertinemment qu’il devrait affronter un duel très embarrassant avec le candidat du centre-gauche, la coalition qui a soutenu le plus fidèlement son gouvernement technique. Enfin, un échec cuisant pourrait nuire à son très grand prestige international.