Italie: Berlusconi annonce son retour, Monti sa démission prochaine

Il se voit encore comme l’ultime recours de son parti pour remporter les prochaines législatives. À 76 ans, Silvio Berlusconi se sent investi d’une mission : celle de répondre aux nombreuses sollicitations de ces derniers mois, dit-il, afin de mener à la victoire le PDL, le Parti du peuple de la liberté. Il sera donc candidat. L’annonce du retour du cavaliere entraîne une autre annonce : celle de la démission prochaine du président du Conseil, Mario Monti.

Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir

Les journaux ont dû modifier les titres et leur Une, après le coup de théâtre du samedi 8 décembre, suite au communiqué diffusé par la présidence de la République, et annonçant que durant son entretien avec Giorgio Napolitano, Mario Monti a fait part de sa décision.

Il démissionnera après le vote de la loi de Finances 2013, car il juge que la position hostile à son exécutif de la droite berlusconienne ne lui permet plus de gouverner. Il faut rappeler que la majorité parlementaire, pour ce gouvernement d’unité nationale, était garantie par la droite, le centre et la gauche.

Dans un long commentaire, l’éditorialiste du quotidien de centre-gauche,  la Republica, Eugenio Scalfari analyse les conséquences de la démission annoncée de Mario Monti. Un vote accéléré, les législatives se tiendront sans doute, au mois de février, une campagne électorale très courte dans laquelle Silvio Berlusconi, officiellement de retour, et le leader du mouvement populiste cinq étoiles, Beppe Grillo, vont miser sur la colère sociale du pays, due aux sacrifices exigés pour redresser les comptes publics. Donc, une campagne anti-impôts, anti-Europe, anti-réforme.

Une presse de droite presque à la fête

Il Giornale, propriété de la famille Berlusconi, titre en Une : « Ouf ! Fin de l’agonie ! Monti démissionne ». « Mais attention, avertit ce quotidien, le geste de Mario Monti pourrait faciliter sa propre descente dans l’arène politique », sachant qu’il est, effectivement, fortement soutenu par des centristes.

Quant au retour de Berlusconi, le quotidien Libéro, de droite lui aussi, le voit comme un risque très mal calculé. Donc, même à droite, le cavaliere ne convainc pas, surtout après la démission annoncée de Mario Monti.

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