Deux jours à peine avant le verdict, Silvio Berlusconi avait annoncé qu'il quittait le devant de la scène politique italienne. Il n'était pas obligé de le faire, même si le tribunal de Milan s'est montré sévère, lui interdisant d'exercer toute fonction publique pendant cinq ans, en plus de la peine de prison de quatre ans - réduite à une année à cause d’une loi d’amnistie votée en 2006.
Il n'était pas obligé de le faire car, par un simple appel du jugement - ce que ses avocats ont annoncé faire d'ici le 10 novembre -, sa condamnation est automatiquement suspendue. Et même dans le cas d'une confirmation en appel, qui prendrait du temps, il restera toujours à Silvio Berlusconi la possibilité d'aller en cassation, une procédure qui suspend également la condamnation.
L'âge du Cavaliere, 76 ans, jouera aussi en sa faveur pour éviter une peine de prison. L'ancien président du Conseil italien a été condamné trois fois en première instance vers la fin des années 1990, plus de six ans de prison ferme au total pour corruption, faux bilan et financement illicite d'un parti politique: à chaque fois, il a été acquitté ou il a bénéficié d'une prescription.
Caisses noires
Dans l'affaire Mediaset, Silvio Berlusconi a été reconnu coupable de fraude fiscale à grande échelle. Le Cavaliere est en effet accusé d'avoir artificiellement gonflé le prix des droits de diffusion de films, achetés par des sociétés écrans lui appartenant, lors de leur revente à Mediaset. Le groupe aurait ainsi constitué des caisses noires à l'étranger et réduit ses bénéfices en Italie pour payer moins d'impôts.
Le tribunal est allé au-delà des réquisitions du parquet, qui avait demandé trois ans et huit mois de prison. Le président de Mediaset, Fedele Confalonieri, a en revanche été acquitté.
Silvio Berlusconi est poursuivi dans deux autres affaires. Dans le procès « Rubygate », il est accusé de prostitution de mineure et abus de pouvoir.