Arrivé il y a un an à la tête du pays au plus fort de la crise, Mario Monti a réussi à redonner sa dignité à l'Italie et rapproché le pays de ses partenaires européens. « Il a restauré la confiance envers l'Italie et a été très utile pour le maintien de la stabilité dans la zone euro », a déclaré, ce lundi, le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy, lui rendant un hommage appuyé, peu avant la cérémonie de remise du Nobel de la paix à Oslo.
Sous sa houlette, le gouvernement a également lancé un certain nombre de réformes importantes qui ont largement convaincu les marchés. Mario Monti a réussi à faire passer une réforme du régime des retraites, en repoussant l’âge légal à 66 ans. Si l’on en croit les spécialistes, il s’agit aujourd’hui de l’un des meilleurs systèmes d’Europe. Il a également réformé le marché du travail, en introduisant plus de flexibilité.
Suppression de 35 provinces italiennes
Toujours pour des raisons budgétaires, Mario Monti a également lancé, fin octobre, une vaste réforme des collectivités territoriales. Pour réduire les coûts de fonctionnement, il a annoncé la suppression d’environ un tiers des provinces italiennes, l’équivalent des départements français. Le pays compte aujourd’hui 86 provinces, mais en 2014, si la réforme est entérinée et appliquée, elles ne seront plus que 51. Reste que la dissolution du Parlement, suite à la démission de Mario Monti, pourrait enterrer cette réforme, le Sénat ne l’ayant pas encore approuvée.
A son actif également, le pays a quasiment achevé son programme d'émissions obligataires en 2012, avec des taux d'intérêt en fort recul depuis l'été. Mais son prochain départ menace de remettre le feu sur les places financières. Sur le marché secondaire, là où s'échangent les titres de dette déjà émis, les taux italiens à dix ans enregistraient, ce lundi, une hausse pour s’établir à 4,82%, contre 4,52% vendredi soir.
2 000 milliards d’euros de dette
On le voit, la partie est loin d’être gagnée, l’Italie n’a toujours pas renoué avec une croissance soutenue. La dette publique italienne continue de battre des records. Elle a frôlé la barre symbolique des 2 000 milliards d’euros au mois de septembre et devrait représenter 126,4% du produit intérieur brut (PIB) en 2012.
Sans compter les hausses d'impôts et les coupes budgétaires, imposées ces derniers mois dans l’administration publique, la justice, l'éducation et la santé, qui n'ont pas encouragé la reprise. Le pays, entré en récession fin 2011, devrait connaître un recul du PIB de 2,3% cette année et de 0,5% l’an prochain. Une contraction trop importante de l'économie pour faire reculer le chômage. On estime à un peu plus de 11% le taux de chômage au niveau national, avec des pics de 30 % chez les jeunes.