Avec notre correspondante à Athènes, Amélie Poinssot
Deux semaines pour effacer près de 20 milliards d'euros de dette. C'est le nouveau défi que s'est donné le gouvernement grec, avec la Commission européenne et le FMI. Le mécanisme est complexe : il s'agit, pour l'Etat grec, de racheter les obligations qu'il avait contractées auprès des créanciers privés pour un montant bien inférieur à leur valeur nominale.
Une procédure cruciale, selon les mots du ministre des Finances Yannis Stournaras. « Il faut que cette opération de rachat des obligations réussisse. Car son objectif est de contribuer significativement à la diminution de la dette. Quand le reste de l'Europe prend des décisions en passant par les Parlements nationaux, et décide ainsi combien cela va coûter pour le budget allemand par exemple, ou autrichien ou finlandais ou encore slovène. La Grèce a pour le moins un devoir de réussite ; c'est pour nous un devoir patriotique que cette opération réussisse », a-t-il affirmé.
Cette opération intervient à peine neuf mois après une décote inédite dans l'histoire de la finance : 107 milliards d'euros de dettes avaient été effacés en mars via un mécanisme d'échanges de titres. Et cette nouvelle opération, qui doit être bouclée pour le 13 décembre, ne sera certainement pas la dernière, selon l'avis de nombreux économistes pour qui la dette grecque n'est toujours pas viable sur le long terme.