Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Si les échanges économiques et culturels doivent être au cœur de la visite de Dmitri Medvedev à Paris, les grands dossiers internationaux ne manqueront pas d’être évoqués, à commencer par le plus délicat d’entre eux : la Syrie. Les récentes prises de positions françaises ont irrité Moscou. La décision de Paris de reconnaître la Coalition de l’opposition syrienne comme « seule représentante du peuple syrien » est qualifiée de « tout à fait inacceptable au regard du droit international » par Dmitri Medvedev.
La Premier ministre ne se montre pas moins critique quant à la demande de levée de l’embargo sur les livraisons d’armes à l’opposition, qu'il juge « très discutable ». Rien ne permet donc de présager que les positions de la France et de la Russie pourraient se rapprocher à l’issue de l’entretien à l’Elysée.
Avec Jean-Marc Ayrault, Dmitri Medvedev se concentrera sur la coopération bilatérale. Le Premier ministre russe regrette le niveau insuffisant des investissements de ses compatriotes en France. En cause, selon lui, la méfiance des milieux d’affaires français et les difficultés administratives. Pourtant, « les investissements russes seraient utiles, estime Dmitri Medvedev, vu les difficultés que traversent les économies de l'Union européenne et l'économie française ». Le Premier ministre y voit une « menace très sérieuse pour la Russie, dont la moitié des échanges commerciaux se font avec l'UE » et qui a choisi de garder 41% de ses réserves en devises en euros.