Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Le Kremlin a fait sa mise au point à la veille de cette visite : « Nous sommes parfaitement au courant de la rhétorique antirusse qui s’est accentuée en Allemagne » a expliqué le porte-parole de Vladimir Poutine. « Il y a des têtes brûlées partout, souvent elles utilisent des informations biaisées pour se faire un avis, voire les transforment volontairement », a poursuivi Dmitri Peskov.
Angela Merkel ne devrait toutefois pas oublier d’aborder les questions qui fâchent. « Nous avons des différences d'opinion que nous n'escamoterons pas, ni publiquement, ni en coulisses », a averti le chef de la diplomatie allemande, Guido Westewelle, qui plaide pour un « dialogue critique ouvert » avec Moscou.
Récemment, les parlementaires allemands se sont déclarés particulièrement inquiets des mesures prises contre des opposants au régime russe. Une initiative qui n’a pas été appréciée de Moscou. Le chargé de mission pour la Russie au sein du gouvernement allemand a même été traité de calomniateur par les autorités russes. Le mois dernier, Andreas Schockenhoff avait critiqué l’attitude russe vis-à-vis de la Syrie et la condamnation à deux ans de prison des deux membres du groupe Pussy Riot.
Malgré cela, les relations entre la Russie et l’Allemagne restent « uniques et prometteuses », selon le porte-parole du Kremlin, qui souligne qu’elles possèdent un bon « coussin de sécurité », à savoir des échanges commerciaux de plus de 68 milliards d’euros.