Avec notre correspondant à Bruxelles
Lors de ce sommet, les dirigeants européens ont pu mesurer ce qui les séparent, à défaut de ce qui les rapprochent.
Les Vingt-Sept se divisent aujourd’hui en deux catégories : d’un côté ceux qui veulent maintenir un budget conséquent au nom de l’ambition européenne, mais aussi et surtout au nom des aides que sont la politique agricole commune (PAC) et les fonds de cohésion. Ces pays, avec en tête la France, sont d’accord avec le président Herman Van Rompuy sur sa proposition d’un budget à 985 milliards d’euros sur sept ans.
985 milliards d’euros sur sept ans ? La somme est jugée excessive par l’autre catégorie, celle des contributeurs nets, qui en pleine période de restriction budgétaire domestique, veulent payer moins et donc maintenir leur rabais. Il y a là la Suède, les Pays-Bas et, bien sûr, le Royaume-Uni.
Sous la pression des eurosceptiques britanniques, David Cameron affirme néanmoins qu’il veut rester dans l’Union, mais en la réformant. Objet de son courroux : les institutions européennes et ses fonctionnaires qu’il veut mettre au régime sec.
Comme souvent, l’Allemagne se place au milieu de tous : Berlin veut aussi une baisse de budget, mais de moindre ampleur que celle réclamée par les Britanniques. Angela Merkel fait bien attention à se maintenir au centre du jeu, et elle devrait jouer un rôle important pour rapprocher les points de vue. Un rôle de plus en plus difficile à tenir car, plus que jamais, l’Union et, dans le cas présent, l’unanimité, sont un combat.