Avec notre envoyée spéciale à Strasbourg, Heike Schmidt
La surenchère des Etats membres pour couper dans les dépenses ? Pour Hannes Swoboda, chef du groupe des socialistes, c’est une politique néfaste : « 50 milliards en moins ? 80 ? 100 ? Qui dit plus ? Qui dit moins ? Ironise-t-il. C’est un lamentable concours ! Et les jeunes chômeurs en Europe ? Doivent-ils survivre sans les aides européennes ? Faut-il encore réduire les faibles subventions pour la recherche ? C’est ça, notre contribution pour la croissance ? ».
Les eurodéputés socialistes sont prêts à bloquer tout compromis au rabais, les conservateurs aussi. « Nous sommes à la croisée des chemins, s’exclame Joseph Daul, président du Parti populaire. Soit nous travaillons ensemble pour relancer une Europe autour de la paix, la solidarité et la compétitivité, soit nous nous enfermons dans des positions égoïstes et nationales et nous allons sombrer ensemble ».
Au Parlement de Strasbourg, il n’y que les eurosceptiques britanniques qui font bande à part, vent debout contre une augmentation du budget, comme Nigel Farage : « Ce que nous disent nos contribuables, c’est ' assez c’est assez ' (« enough is enough ») ! Nous payons 53 millions de livres chaque jour pour être membres de cette organisation sans en tirer le moindre profit ! ».
Not one penny more, « pas un sou de plus »…C’est aussi l’avis du Premier ministre britannique David Cameron. La bataille budgétaire est loin d’être finie.